Réaction de M.Frédéric Mairy, Conseiller communal, Val-
suite à la parution de notre article dans le journal Le Courrier
Ainsi donc les fusions de communes seraient portées par des motivations purement financières et bureaucratiques, s’apparentant ainsi à de véritables «hold-
Qu’il me soit permis ici de relever que la lecture des fusions peut être autre, à l’image de celle des communes du Val-
Pour rappel, la fusion de neuf des onze communes du district du Val-
Je ne m’attarderai pas sur les indicateurs financiers qui témoignent aujourd’hui du succès de l’opération et qui contrastent avec la situation critique que connaissaient nombre des anciennes communes: les comptes de Val-
Je ne m’appesantirai pas non plus sur le maintien d’une riche vie sociale et associative au sein de chacun des neuf villages fusionnés. Au chapitre de la vie citoyenne, il convient néanmoins de donner raison à M. Hugo sur un point: la fusion n’a pas accentué la participation à la vie politique, au contraire. Les partis peinent à «remplir leurs listes» lors des élections et les départs au sein du Conseil général (législatif) sont nombreux. Mais le mal n’est pas propre aux communes fusionnées ni plus aigu dans celles-
Plus intéressant est de s’arrêter sur un élément que ne mentionne pas M. Hugo, et qui donne pourtant l’un de ses plus grands sens à la fusion: la dimension politique. Et plutôt trois fois qu’une.
Première avancée réalisée grâce à la fusion sur ce terrain: la suppression de la quasi-
La deuxième amélioration tient dans la capacité d’action de la commune elle-
Enfin, troisième percée politique: la fusion a offert un poids politique nouveau aux communes du Val-
Réponse à M.Frédéric Mairy
Les fusions de communes: autogoal financier à terme !
Même si je désire éviter la polémique bilatérale axée sur un cas particulier, le commentaire de M. Frédéric Mairy s’appuie sur quelques exemples intéressants qui peuvent nourrir une réflexion plus générale sur les fusions de communes en cours.
Val-
Mais avant tout il faut constater une chose, et l’exemple de VdT nous y amène : cette nouvelle commune est le résultat de la fusion de 9 communes sur les 11 du district. Dans le district de la Veveyse-
Mais, même si ce n’était pas spécifiquement mon propos, M. Frédéric Mairy préfère nous emmener sur le terrain principal des arguments financiers qu’il semble bien maîtriser. Je conçois qu’il puisse être fier d’une situation financière encore provisoirement saine, mais il me semble avoir noté que la dette à long terme de VdT, après avoir effectivement baissé pendant la première législature grâce à l’incitation financière versée par le canton, avait déjà repris l’ascenseur les années suivantes, mais je ne le contredirai pas plus sur ce point.
Sans compter le fait qu’on ne se défait pas des charges liées (social, santé, sécurité, éducation), par la fusion, et malgré toute la bonne volonté des acteurs du terrain, je ne vous apprendrai pas qu’on assiste à une progression des charges par l’accroissement démographique et la nouvelle étendue de la commune. Celles-
Grâce aux données statistiques, nous disposons d’une bonne base pour comparer les coûts des communes en fonction de leur nombre d’habitants. Si nous traçons la courbe du coût par habitant en fonction du nombre d’habitants des communes on obtient un résultat des plus démonstratifs : le coût par habitant croît avec la dimension de la commune, ce qui signifie que deux communes séparées coûtent moins que la commune fusionnée. Dans le domaine administratif, il n’y a pas d’économie d’échelle, mais, au contraire, des dépenses d’échelle. Malgré la méthode Coué…
A cela s’ajoute que toute dépense persistante (à long terme) représente un grand risque compte tenu de la variabilité potentielle des recettes communales. Et justement ! dans les grandes communes fusionnées – mais pas seulement –
Au niveau global, la sortie de la crise de l’Euro a été financée par des dépenses publiques qui ont augmenté d’autant des dettes déjà excessives. Une vraie bombe à retardement. Et personne ne se préoccupe d’amorcer le désendettement. Ajoutez à cela la crise de l’énergie, le changement climatique, pour les plus évidentes, et vous avez suffisamment de nuages noirs à l’horizon pour tempérer tout optimisme.
Et si, maintenant, je porte à votre connaissance ( ?) le fait que, dans le canton de Fribourg, 8 communes sur les 11 qui ont dû augmenter leur taux d’imposition en 2013 sont des communes fusionnées en 2004, vous comprendrez pourquoi je relativise très fortement tout argument concernant la viabilité de la baisse du coefficient fiscal : de la glue pour les mouches.
Et ce n’est pas tout :
La concurrence pour attirer les industries se joue sur le terrain de l’attractivité fiscale où les perdants sont toujours les contributeurs physiques (et non les personnes morales qui disparaissent ou délocalisent). Ainsi après le boum économique vient souvent le « bam » de la gifle prise par une région qui a voulu dresser des ponts d’or au développement et à l’expansion. Cela nous rappelle aussi que nous contribuons par les fusions à installer la politique et la gestion publique sur le terrain du rapport de forces. Quel en sera l’issue ?
La péréquation positive qui permettait aux communes de boucler leur budget devient souvent négative (contributrice) pour la nouvelle commune. Alors maintenant, beaucoup de grandes communes contributrices appellent à une modification des règles du jeu. Cet acharnement aura pour conséquence de mettre les communes les plus défavorisées dans une situation telle que certaines ne pourront plus assumer les dépenses que leur impose la législation. Alors on les poussera à fusionner.
Voilà quelques éléments financiers à méditer.
Concernant, le maintien de la riche vie sociale et associative de VdT, c’est un élément effectivement positif et je me réjouis d’apprendre que la fusion n’a pas d’impact sur cet aspect de la vie des Valloniers. Sa diversité et son dynamisme est certainement un élément de résistance à la concurrence pour des subventions communales : nulle commune de neuf villages ne subventionnerait à long terme neuf sociétés de chant ou de gym…
Si la fusion, malheureusement, n’a pas accentué la participation à la vie politique, c’est qu’effectivement, le sens politique du citoyen semble se perdre au même rythme que la dilution de l’efficacité de son engagement par l’éloignement de ses représentants. Mais « rassurez-
Quant à la réintégration des pouvoirs délégués aux collaborations intercommunales, qui n’avait pas forcément besoin d’une fusion pour se réaliser, elle est relative, dans le cas de la fusion, car vous remarquerez avec moi au passage que depuis la deuxième législature, le Conseil Communal de VdT est composé de 4 conseillers sur 5 provenant du seul village de Couvet et que déjà deux villages n’ont plus qu’un représentant au Conseil Général sur 41…
Tout cela avec l’ambition de créer la ville à la campagne…
Mais je voudrais tout de même terminer cette longue digression en revenant sur les points essentiels de mon article, qui finalement ne parlaient pas de motivations purement financières et bureaucratiques, mais formulaient cinq affirmations que je résume encore une fois pour vous :
1. Les fusions de communes représentent un glissement de compétence décisionnelle vers le niveau supérieur. Ceci est un vrai problème pour qui se préoccupe de démocratie.
2. Les fusions de communes, à l’échelle où elles sont menées aujourd’hui, représentent une attaque frontale contre la communauté politique de base.
3. Face aux problèmes indéniables qui se posent à certaines communes, on pourrait fort bien imaginer d’autres solutions pour aider la résilience de celles-
4. La litanie des poncifs (ex : la masse critique) qui servent d’arguments pro-
5. La maladie des fusions de communes prend la forme d’une épidémie sans vaccin disponible.
Et ma conclusion :
Ne bradons pas notre liberté pour le plat de lentilles des fusions !
Nouvelle réaction de M.Frédéric Mairy, Val-
Oui, les fusions ont du bon…
La réponse de M. Bernard Hugo à ma lettre qui nuançait son regard sur les fusions de communes mérite quelques précisions. Celles-
Non, les fusions de communes ne créent pas « un niveau supérieur » vers lequel s’opérerait « un glissement de compétence décisionnelle ». Elles élargissent sans aucun doute les éléments constitutifs d’une commune (territoire, population, services, etc.), mais ne rendent pas caduc pour autant le niveau communal. Au contraire, les exemples de Val-
Les fusions ne représentent pas non plus « une attaque frontale contre la communauté politique de base ». L’exemple de Val-
Quant à l’affirmation que la fusion des communes « cache en réalité une volonté de dérégulation de la démocratie, dernier obstacle à une dérégulation économique totale », elle semble découler d’une lecture purement idéologique et demanderait, elle aussi, à s’appuyer sur des faits pour être débattue. Qu’un affaiblissement de la démocratie puisse favoriser une dérégulation économique est certain. Mais on peine à voir en quoi le fait de permettre à une commune fusionnée de disposer de compétences étendues mises au service d’une collectivité soit un premier pas vers une dérégulation.
Il convient de ne pas oublier que les fusions que nous connaissons portent, le plus souvent, sur des ensembles de taille relativement réduite. Ainsi celle de Val-
Deux rectificatifs doivent ainsi être apportés à son dernier courrier. Et de un : la dette de Val-
Frédéric Mairy, Conseiller communal (PS) Commune de Val-
…et nouvelle réponse à M.Frédéric Mairy
Fusions: ouvrons l’oeil !
Nous laisserons donc aux lecteurs le soin de juger lesquels de nos propos se révéleront éclairés d’ici quelques années… Pour ma part, je persiste à croire que, pour avoir une bonne vision des choses, il faut ouvrir les yeux. Je peux me tromper.
Peut-
Mais encore une fois, je ne voulais pas m’appesantir sur un cas particulier. La réalité est tenace. Dans le canton de Fribourg, sur 11 communes qui ont relevé leur taux d’imposition en 2013, 8 étaient des communes fusionnées depuis à peine une législature –
Bernhard Hugo, fusionite.ch
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